vendredi 4 octobre 2019

cinépages dimanche le 13 octobre à 17 h



CINEPAGES - DIMANCHE: saison 4  pour 2019-2020
 2 séances mais quels films !!!
13 octobre 2019 un film adapté du roman de Jane Austen en VO sous titrée « Orgueil et préjugés » de Joe Wright
et 19 janvier 2020  ZAZIE DANS LE METRO de Louis Malle adapté d'un grand auteur  français Raymond QUENEAU


17 février 2019
« l’armée des ombres » de Jean-Pierre Melville, d’après Kessel. 
Et pour en savoir plus sur Joseph  Kessel,Anne vous recommande cette émission de France 
Inter



Le 20 janvier 2019 Plein Soleil

Un thriller de René Clément de 1960 avec Alain Delon et Marie Laforet.
Adaptation du roman Monsieur Ripley de Patricia Highsmith ( disponible à la bibliothèque )
Musique de Nino Rota film en français et en couleurs  durée 115 mn.
Et pour mieux connaitre Patricia Highsmith https://www.ina.fr/video/CPF86642006
Le roman, Mr Ripley publié en 1955, est l'un de ses plus grands succès. Il obtient le grand Prix de littérature policière

Patricia Highsmith ne se considère pas comme romancière de policier  mais elle aime le suspense, le jeu de séduction et de cruauté les situations perverses le tout servi par un style d’une sobriété  redoutable .Elle dit’’ En fait, un être ordinaire devient pour moi fascinant dès qu'il prend conscience de ses instincts. Voilà le moteur de tous mes romans.»

A propos d'Alain Delon  Patricia Highsmith trouvait  qu'il incarnait  idéalement son personnage .Le scénario de  René Clément diffère du roman mais l'auteur trouve normal que le réalisateur s'approprie l'histoire et la termine différemment .
 

le 21 octobre2018 Lettre d'une inconnue de Max Ophüls

Film mélodramatique de toute beauté d'après une libre adaptation de la nouvelle de Stefan Zwzeig.
et pour en savoir plus :

et une quinzaine de livres de Zweig sont disponibles à la bibliothèque
 n’hésitez pas à vous replonger l’œuvre de ce grand  auteur .


CINEPAGES - DIMANCHE: saison 3
  un film adapté d'une œuvre littéraire un  dimanche soir d'hiver à l'heure du thé 
Prochains films

Dimanche 21 octobre 2018       dimanche 13 janvier2019      et dimanche 17 février 2019



CINEPAGES - DIMANCHE  saison 2 : 
18 févier 2018 Frankenstein et la fiancée de F.
Frankenstein, film muet (avec musique), des années 30 mais qui ont très bien traversé le temps
 un film américain  réalisé par James Whale , sorti en 1931
 noir et blanc, 75 mn    .
suivi  après entracte de la Fiancée de Frankenstein  du même réalisateur 72 mn
Venez frissonner , vous épouvanter, sourire dimanche 18 février à 17 h entre chien et loup (garou ) quand tombe la nuit .....
Commentaire d'un spectateur lecteur :
Frankenstein décrit dans le livre comme ''un bon sauvage'' à la Rousseau devient une créature stupide et grossière dans les images du cinéma américain ...


le 14 janvier 2018 Syngué Sabour d'Atiq  Rahimi 

Film et roman très forts et émouvants
Carrère co- réalisateur parlait de trahison lors des adaptations. Le film est cependant très fidèle au livre bien que les rythmes soient différents . Le style d'écriture est rapide comme autant de coups de mitraillettes, les confessions du film sont lentes comme le longue veille du blessé .
La fin a fait débat chez les spectateurs : film et livres sont sujets à interprétation :
est elle assassinée , l'a t elle poignardé aussi ? le regard fixe du plan final est il porteur de vie ou de mort ? L'amant vengera t il le mari ou sera t il un avenir pour cette femme ? 
....

le 15 octobre 2017  Madame de ... de  Max Ophuls 
d'après un livre de Louise de Vilmorin 
    vidéo reportage de la radio télévision suisse sur l'auteure 
   http://www.notrehistoire.ch/medias/67818


Max Ophuls  
1902 Sarrebruck-1957 Hambourg mais enterré au Père Lachaise



Après des études classiques, il entame en 1920 une carrière prolifique dans le théâtre, et, de 1923 à 1932, il est l'un des metteurs en scène les plus prisés en Allemagne et en Autriche. Il se tourne ensuite vers la production de films.



Ophuls aborde le cinéma à l'aube du parlant, comme dialoguiste-traducteur sur un film d'Anatole Litvak, Nie wieder Liebe (1930). En 1931, il répond à une commande de la UFA et réalise un moyen-métrage pour enfants, Dann schon lieber Lebertran. Vient ensuite Die Verkaufte Braut - La Fiancée vendue, d'après un opéra de Smetana.

Mais c'est surtout Liebelei, tourné en 1933, en deux versions allemande et française, qui le fait connaître en France. Le film marque sa première rencontre à l'écran avec l'univers d'Arthur Schnitzler. On y décèle déjà son goût pour le romantisme et la nostalgie, ainsi qu'un sens aigu de l'arabesque poétique. L'avènement du nazisme le force à fuir l'Allemagne en 1933, et il choisit en 1935 de prendre la nationalité française.

Ophuls tourne alors à Rome La Signora di tutti, ou le drame d'une vedette surmenée, puis en Hollande La Comédie de l'argent en 1936. Pendant cette période d'avant-guerre, il signe quelques oeuvres empreintes d'humour (La Tendre ennemie, 1935) ou de mélancolie : Yoshiwara (1937), film aux parfums exotiques qui relate l'histoire d'une jeune geisha, puis Le Roman de Werther (1938) d'après Goethe, et enfin Sans lendemain (1939). Edwige Feuillère y tient le rôle d'une jeune mère parisienne contrainte de jouer les entraîneuses et finalement conduite au suicide. Ophuls dirige à nouveau la comédienne dans De Mayerling à Sarajevo(1940), fresque historique qui retrace les vingt dernières années de l'Empire autrichien. Mais le tournage est interrompu par la guerre.

De nouveau contraint à l'exil après l'armistice, Max Ophuls quitte la France pour les Etats-Unis. Il entame alors une parenthèse hollywoodienne d'abord marquée par une longue période d'inactivité jusqu'en 1946. Cette année-là, il dirige Douglas Fairbanks Jr. dans L'Exilé.

En 1948, il adapte Stefan Zweig avec Lettre d'une inconnue, sa "Libelei américaine" : un film aux accents nostalgiques et tendres qui reflète une fois encore l'essence de la pensée ophulsienne. En 1949, il réalise Caught, film noir interprété par James Mason, bien plus typiquement hollywoodien de par sa distribution et sa touche mélodramatique.

De retour en France, il donne la pleine mesure de son talent avec les quatre films majeurs de son œuvre : La Ronde (1950), l'un des plus grands succès commerciaux d'après-guerre, Le Plaisir (1951), d'après Maupassant, Madame de... (1953) d'après Louise de Vilmorin et enfin Lola Montès, en 1955. Tout l'art et le génie d'Ophuls s'y trouvent mêlés, dans une parfaite synthèse des toutes ses expériences précédentes.

À nouveau inspirées par la littérature, ces œuvres pleines d'exubérance et de charme poétique confirment un cinéaste fasciné par la femme, qu'elle soit fragile, amoureuse, légère ou meurtrie.



En 1956, il s'attelle avec Henri Jeanson à l'écriture d'un scénario retraçant la vie du peintre Modigliani, mais il ne peut mener à bien le projet, qui sera repris par Jacques Becker sous le titre de Montparnasse 19.

21 films

Max Ophuls mène de front une carrière théâtrale de premier plan.

MARCEL ACHARD 1899-1974 (académicien)

Essentiellement connu pour son théâtre de boulevard (« Voulez-vous jouer avec môa », « Jean de la Lune ») Marcel Achard entre en 1931 à la Paramount après le succès au cinéma d’une adaptation de « Jean de la Lune » par Léo Milter.

De retour en France sous l’occupation, il collabore avec Marc Allégret sur plusieurs films.
Mais sa collaboration la plus marquante reste ses dialogues pour Madame de (1953).

ANNETTE WADEMANT 1928-2017
Scénariste belge, a collaboré au scénario de « Lola Montes » pour Ophuls et sur des films de Jacques Becker dont elle était la compagne avant d’être celle de Michel Boisron, réalisateur, avec lequel elle a énormément travaillé, jusqu’en 1974 avec « Dis-moi que tu m’aimes ». C’était une excellente scénariste et dialoguiste dont on a peu entendu parler dans les années 50, elle n’est même pas créditée au générique de « Casque d’or » !

MADAME DE    : LE FILM

En 1900, à Paris. Louise, épouse particulièrement coquette et frivole d'un général vend en secret des boucles d'oreilles.
Des boucles d'oreilles en forme de cœur passent de main en main. Et un autre cœur, celui de Madame de..., se brise devant un sentiment inconnu qui a envahi sa vie futile et vaine. D'une certaine façon, la mise en scène sublime de Max Ophuls est une métaphore du cinéma, ce mensonge qui révèle la vérité, pour paraphraser Cocteau. Des mouvements de caméra d'une élégance et d'une précision extraordinaires semblent constamment entourer les personnages dans leur sinueux parcours vers la lucidité et, donc, vers la mort. A Danielle Darrieux, Ophuls avait demandé d'incarner le vide. De façon que le spectateur soit profondément ému par son apparente inexistence. Elle réussit ce pari au-delà de toute espérance.

L'unité de la première partie (la frivolité) est donnée par l'omniprésence des boucles d'oreilles. Les bijoux symbolisent les échanges superficiels de la société.
Cette histoire d'un bijou, d'un mensonge et d'une passion est sans doute l'œuvre la plus achevée de Ophuls pour l'équilibre qu'on y trouve entre le classicisme secret du cinéaste (goût pour les intrigues construites et bouclées, retenue et pudeur, sens de la litote) et baroquisme évident. C'est aussi le film d'Ophuls où les partis pris de mise en scène épousent le plus naturellement les idées et la vision du monde de l'auteur. Ophuls haïssait le plan fixe comme contraire à la vie et à la réalité et ce film n'en comporte pratiquement pas. Le mouvement qui anime chacune des séquences et l'ensemble de l'œuvre contient en lui même la réponse que pose constamment l'univers de Ophuls: qu'est ce que la frivolité ? Qu'est ce que la gravité ? Ce mouvement les transforme l'une en l'autre comme il transforme les personnages à chaque instant de leur vie. C'est dans ce mouvement incessant mais qui jamais ne revient en arrière des corps, des impressions, des sentiments, des passions qu'Ophuls a vu la vérité, à la fois superficielle et tragique, de la condition humaine. Intrigue parfaite dans ses circonvolutions et sa netteté, dialogues ironiques et simples, d'une extrême qualité littéraire (adaptation du roman de Louise de Vilmorin), acteurs sensibles et raffinés, photo superbement contrastée, décors au foisonnement débouchant sur l'abstrait: jamais autant qu'ici Ophuls n'a dominé sa matière et livré un récit complètement détaché de lui et qui est en même temps une confession intime.
Jacques Lourcel /Histoire du cinéma



CINEPAGES- DIMANCHE SAISON 2

Cinéressources 71 et Plaisir de Lire redéploient l'écran du cinéma littéraire que vous avez été si nombreux à apprécier . 3 films pour cette seconde édition en octobre ,  janvier et février.
 Du grand cinéma, des livres du patrimoine , de belles soirées d'hiver en perspective ...
a bientôt pour le programme .....


en novembre 2016
PANIQUE  / Jean  Duvivier/ Michel Simon / Viviane Romance
L'adaptation du roman  La fiancée de Monsieur Hire de Simenon est fidèle à l'esprit du livre: la même panique dans la population qui a peur d'un autre meurtre, et la panique du présumé coupable qui fuit la foule vengeresse .   Mais la fête foraine est une idée de Jean Duvivier; il fait aussi évoluer les personnages: Mr Hire n'exerce pas le même travail, sa famille juive n'est pas mise en images, et s'il meurt d'une chute dans le film, c'est d'une crise cardiaque qu'il succombe lorsque la grande échelle des pompiers le recueille.  La victime gagne aussi en respectabilité : elle était prostituée chez Simenon .
Et d'une manière générale le roman est plus noir ( et plus pluvieux et glacial que le film )
en janvier 2017

Du silence et des ombres/Robert Mulligan/Gregory Peck 
Scout, fascinée d’imaginer les pires horreurs sur son voisin Boo Radley et curieuse de suivre le procès de Tom Robinson, jeune Noir accusé à tort de viol et défendu par son père, va finir par comprendre qu’ils sont tous les deux, des « oiseaux moqueurs ». Victimes innocentes des adultes, du racisme et de la société. S’il est un péché de tuer un oiseau moqueur, il en est de même de malmener les innocents que sont Tom Robinson ou Boo Radley.
Derrière les apparences d’une peinture mélancolique de l’enfance, le film (et le roman) est aussi un pamphlet contre l’intolérance. Sans doute moins caricatural que La Porte s’ouvre (Joseph L.Mankiewicz 1950), moins didactique que Graine de violence (Richard Brooks 1955) et La Chaîne (Stanley Kramer 1958) et moins philosophique que Le Monde, la chair et le diable (Ranald MacDougall 1959), Du silence et des ombres aborde la question du racisme aux Etats-Unis de façon réaliste. « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » paraît au début des années 60, en plein mouvement pour les Civil Rights (au moment des rassemblements pacifiques autour de Martin Luther King et des boycotts des bus par les Noirs). Le roman se déroule trente ans auparavant et la ségrégation raciale y est très présente.
À l’école de Scout, aucun enfant noir n’est scolarisé. Les Noirs habitent des quartiers en dehors de Maycomb, ils ont leur église et leur galerie au tribunal pour assister au procès. Ils ne se mélangent pas aux Blancs, pourtant Scout et Jem vont s’introduire dans ces lieux réservés (le film ne reprend pas la scène où les enfants accompagnent Calpurnia pour la messe à l’église noire). Calpurnia, la gouvernante noire d’Atticus, fait partie intégrante de la famille. Elle est respectée par Atticus et fait autorité auprès des enfants. Dans le film, elle est sans doute le personnage féminin le plus important (Mrs Dubose, Miss Maudie Atkinson ou la tante de Dill sont moins présentes et le personnage de tante Alexandra, la sœur d’Atticus est complètement absente).
Pour mesurer l’importance du roman il faut savoir que « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » a été vendu à 30 millions d’exemplaires depuis sa première parution et qu’un million de livres continuent d’être vendus chaque année. Il a été traduit en quarante langues et n’a jamais été épuisé depuis sa sortie. Il est l’un des dix livres les plus fréquemment étudiés dans les classes américaines. Une étude de 1991 montre qu’après la Bible, c’est l’ouvrage le plus souvent cité comme ayant changé la vie de ses lecteurs 
ROBERT MULLIGAN 
Né en 1925 à New York (mort en 2008), RM poursuit des études générales, puis entre au séminaire avant de s’engager comme radio dans l’US Marine pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une fois démobilisé, il travaille au NY Times puis s’inscrit à l’université en littérature et journalisme.
Après quoi, il travaille comme coursier aux studios de la Columbia Braodcasting Society (CBS). Et gravit tous les échelons jusqu’à devenir réalisateur.
Jusqu’aux années 60 il réalise des centaines de « dramatiques TV » tournées en noir et blanc.
Un jour un producteur Alan J. Pakula remarque le talent de Mulligan et lui propose en 1957 de réaliser son premier long métrage Prisonnier de la peur, avec Anthony Perkins. Succès mitigé.
En 1962, Du silence et des ombres est la deuxième collaboration de Pakula et Mulligan. Et c’est Gregory Peck qui rejoint les plateaux extérieurs d’Universal de mars à mai 1962. Mulligan retrouve son chef opérateur de L’Homme de Bornéo, Russell Harlan et d’autres techniciens complices depuis plusieurs films déjà comme le compositeur Elmer Bernstein et le chef décorateur Henry Bumstead. Magnifique générique conçu par Stephen Frankfurt (il signa aussi ceux de Rosemary’s Baby, Network ou Superman).
La critique est unanime, le film remporte un beau succès et se voit nommé dans plusieurs catégories aux Golden Globes et aux Oscars, dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur.
Gregory Peck reçoit l’Oscar du meilleur acteur. Le film suivant, Une certaine rencontre (Love with the Proper Stranger 1963) réunit trois stars : Steve McQueen, Natalie Wood et New York.
Juste après le départ de son producteur fétiche, Robert Mulligan connaît pourtant son plus grand succès au début des années 70 : Un Été 42 (Summer of 42  -1971).

À l’âge de 46 ans Gregory Peck (1916-2003) est donc pressenti pour un autre rôle d’avocat dans Du silence et des ombres de Robert Mulligan. (Après Les nerfs à vifs de Jack Lee Thomson). L’acteur est flatté d’être sollicité par des jeunes auteurs et conquis par un scénario qui lui évoque sa propre enfance. « Je ne connaissais pas ces deux jeunes gens (Mulligan et Pakula) mais j’avais vu un film qui était bien fait sur un joueur de base-ball (Prisonnier de la peur).
Je les ai appelés à 8 heures du matin en leur disant : “Dites-moi quand je dois commencer j’adorerai jouer ce rôle.“ J’ai trouvé que ce roman était bien écrit, sans tenir compte qu’il avait reçu le prix Pulitzer. J’ai senti que je pouvais m’identifier à ce personnage, sans stress et sans effort que je pouvais entrer dans ses chaussures sans avoir à faire l’acteur. (…). J’ai senti que je connaissais bien ces deux enfants. Ma propre enfance fut comme la leur, c’était dans le sud de la Californie aussi dans une petite ville où l’on se baladait l’été pieds nus et où l’on jouait dans des cabanes en bois suspendues dans les arbres et où l’on déboulait au milieu de la rue, à l’intérieur d’un vieux pneu. »
Dans Positif, Gregory Peck évoque Du silence et des ombres : « C’est le titre le plus souvent cité aux Etats-Unis quand on parle de moi. On y apprend ce qu’étaient les préjugés raciaux dans le Sud profond, en Alabama, dans les années 20 et 30. On comprend que le lynchage était tragiquement courant et qu’un Noir n’était pratiquement jamais acquitté pour un viol, même s’il n’avait pas eu lieu. Mon personnage représente pour les spectateurs un exemple d’intégrité et d’honnêteté. Pour beaucoup, il apparaît comme une version idéalisée du citoyen américain, et pour les jeunes, comme un père qui sait parler à ses enfants, en adultes et les traiter avec respect … Robert Mulligan est un de mes metteurs en scène favoris. 

Politiquement incorrect : NEGRE  vient de l’adjectif latin niger qui signifie noir, sombre. Niger n’existe pas en tant que substantif en latin. L’idée de désigner un homme par sa couleur était impensable dans la mentalité gréco-romaine. En ce qui concerne la couleur de peau, le mot latin niger évoque le fait que le teint soit hâlé et non pas une « noirceur » congénitale qui serait le propre d’un groupe d’hommes. Le fameux « Nigra sum sed formosa » du Cantique des cantiques signifie : « J’ai la peau bronzée, mais je suis jolie ». Et certainement pas « Je suis une noire, mais je suis belle », comme le traduisent les ignorants et les racistes. 
L’emploi du mot nègre en tant que substantif – un nègre – n’apparaît guère avant la fin du 17e siècle. On disait plutôt homme nègre, qui était d’abord un homme et la qualification liée à sa couleur ne venait que subsidiairement.
En fait, la couleur de la peau des Africains ne semble pas avoir été la préoccupation majeure des Européens jusqu’à ce que les Portugais aient l’idée de coloniser certaines îles africaines et d’y planter de la canne à sucre.
Tout se passe comme si le racisme était apparu en même temps que l’esclavage des Africains par les Européens et comme une justification de celui-ci.
Si vous consultez un dictionnaire de français de la fin du XVIIIème siècle, au mot "nègre" vous pourrez lire : "Voir esclave". Il y a une équivalence complète entre les deux termes "nègre" et "esclave". "Nègre" a toujours été explicitement lié à l'état de servitude.
Le mot nègre a laissé une trace lorsqu’il est question de l’esclavage. Les historiens français parlent de traite négrière et non pas de trafic des Africains. L’expression a une évidente connotation raciste. Et ce n’est sans doute pas un hasard si elle est officiellement utilisée pour faire semblant de reconnaître un crime qui serait sans coupables ni réparations.
C’est la déshumanisation progressive de l’Africain au fur et à mesure que la traite s’intensifiait qui a banalisé le substantif nègre, lequel est devenu synonyme d’esclave. D’où l’expression « travailler comme un nègre ».
Le caractère très péjoratif, voire insultant, du mot nègre dans la langue française s’est maintenu jusqu’à la fin du XXe siècle.


AIMÉ CÉSAIRE, Discours sur la Négritude, 1987 Ce discours prononcé à l'Université internationale de Floride redéfinit la « Négritude ». Créé dans les années 1930, ce terme controversé visait à dénoncer le colonialisme et à revaloriser la culture africaine.

La Négritude, à mes yeux, n’est pas une philosophie.

La Négritude n’est pas une métaphysique.

La Négritude n’est pas une prétentieuse conception de l’univers.

C’est une manière de vivre l’histoire dans l’histoire- l’histoire d’une communauté dont l’expérience apparaît, à vrai dire, singulière avec ses déportations de populations, ses transferts d’hommes d’un continent à l’autre, les souvenirs de croyances lointaines, ses débris de cultures assassinées.

Comment ne pas croire que tout cela qui a sa cohérence constitue un patrimoine ? En faut-il davantage pour fonder une identité ?

Les chromosomes m’importent peu. Mais je crois aux archétypes1.

Je crois à la valeur de tout ce qui est enfoui dans la mémoire collective de nos peuples et même dans l’inconscient collectif.

Je ne crois pas que l’on arrive au monde le cerveau vide comme on y arrive les mains vides.

Je crois à la vertu plasmatrice1 des expériences séculaires accumulées et du vécu véhiculé par les cultures.

Singulièrement, et soit dit en passant, je n’ai jamais pu me faire à l’idée que des milliers d’hommes africains que la traite négrière2 transporta jadis aux Amériques ont pu n’avoir eu d’importance que celle que pouvait mesurer leur seule force animale- une force animale analogue et pas forcément supérieure à celle du cheval ou du bœuf- et qu’ils n’ont pas fécondé d'un certain nombre de valeurs essentielles, les civilisations naissantes dont ces sociétés nouvelles étaient en puissance les porteuses.

C’est dire que la Négritude au premier degré peut se définir d’abord comme prise de conscience de la différence, comme mémoire, comme fidélité et comme solidarité.

Mais la Négritude n’est pas seulement passive.

Elle n’est pas de l’ordre du pâtir et du subir.

Ce n’est ni un pathétisme ni un dolorisme3.

La Négritude résulte d’une attitude active et offensive de l’esprit.

Elle est sursaut, et sursaut de dignité.

Elle est refus, je veux dire refus de l’oppression.

Elle est combat, c’est-à-dire combat contre l’inégalité.

Elle est aussi révolte. Mais alors, me direz-vous révolte contre quoi ? Je n’oublie pas que je suis ici dans un congrès culturel, que c’est ici à Miami que je choisis de le dire. Je crois que l’on peut dire, d’une manière générale, qu’historiquement, la Négritude a été une forme de révolte d’abord contre le système mondial de la culture tel qu’il s’était constitué pendant les derniers siècles et qui se caractérise par un certain nombre de préjugés, de pré-supposés qui aboutissent à une très stricte hiérarchie. Autrement dit, la Négritude a été une révolte contre ce que j’appellerai le réductionnisme européen.

Je veux parler de ce système de pensée ou plutôt de l’instinctive tendance d’une civilisation éminente et prestigieuse à abuser de son prestige même pour faire le vide autour d’elle en ramenant abusivement la notion d’universel, chère à Léopold Sédar Senghor4, à ses propres dimensions, autrement dit, à penser l’universel à partir de ses seuls postulats5 et à travers ses catégories propres.

On voit et on n’a que trop vu les conséquences que cela entraîne : couper l’homme de lui-même, couper l’homme de ses racines, couper l’homme de l’univers, couper l’homme de l’humain, et l’isoler en définitive, dans un orgueil suicidaire sinon dans une forme rationnelle et scientifique de la barbarie.

1. Symboles primitifs présents dans l'imaginaire et l'inconscient collectif des peuples.

1. Qui façonne, modèle.
2. Commerce et déportation de populations africaines réduites en esclavage, surtout au XVIIIème siècle.
3. Goût excessif pour le pathétique et complaisance pour la douleur.
4. Président de la république du Sénégal de 1960 à 1980, poète et grammairien, membre de l'académie française.

5. Principe de base d'une pensée.
Commentaires recueillis après la séance : le film est très fidèle au livre même si ce dernier semble plus fort; le personnage de Scout encore plus pétillant et Atticus plus attentif  à transmette à ses enfants le sens de la responsabilité ,de l'honnêteté et de l'humanité


et  LE 26 FEVRIER 2017  à 16 h 
 La fille de Ryan / David LEAN / Robert Mitchum
librement adapté de Madame Bovary  de Flaubert 


Mme Bovary est un roman réaliste au sens aigu du détail, aux analyses froides et documentées mais cependant teinté d’une ardeur tragique et bouleversante.

L’héroïne affronte désillusions,  médiocrité, adultère et déchéance (avant de se suicider).

Paru dans la revue de Paris, La description des mœurs provinciales fait scandale et Flaubert répond devant le juge d’instruction d’outrage aux bonnes mœurs, à la morale publique et religieuse.

Mais  Il est acquitté en 1857 et son livre devient un succès de librairie . Baudelaire aura moins de chance avec ses fleurs du mal qui seront censurées.


Si le réalisme est le fond, la forme est l’esthétisme avec près de 5 ans de recherche de style, de la phrase et des sonorités des mots.
Le mot Bovarysme apparait 10 ans après le roman désignant une affection des sentiments touchant surtout les femmes de la bourgeoisie provinciale, lorsque insatisfaites et déçues de leur quotidien, elles s’échappent nourries de lectures mièvres par le rêve et l’imaginaire.


Daniel Pennac revendique lui cette «maladie textuellement transmissible » comme un droit du lecteur.



.... N'HESITEZ PAS A  REAGIR ET COMMENTER ....

Aucun commentaire: